La langue est un objet politique, et son enseignement n’est pas indifférent à cette nature politique de la langue. Pour que l’enseignement du français, partout dans le monde, soit un vecteur d’émancipation et non un instrument de contrôle social et de domination culturelle, il convient qu’il reconnaisse et qu’il explicite davantage les usages idéologiques de la langue, qu’il en fasse l’un des objets mêmes de l’apprentissage du français.Cet objectif général se décline en plusieurs volets, qui ont tous à voir, peu ou prou, avec les valeurs de tradition et d’innovation : plutôt que des normes abstraites héritées d’un passé lointain ou des mots d’ordre dictés par l’air du temps, ces valeurs désignent les pôles de la dynamique historique dans laquelle est prise toute langue. C’est dans cette tension que doit pouvoir s’inscrire aujourd’hui l’enseignement du français, en tant qu’il contribue lui-même à la configurer, à travers chacun des niveaux auxquels une langue peut être appréhendée.Les contributions à ce volume ont abordé tour à tour chacun de ces niveaux, en montrant à chaque fois quels renouvèlements ils devraient aujourd’hui accueillir.